Balade de l'Arbre (Monique, décembre 2008)

Je me souviens de cette vieille légende que me contait ma grand-mère : nous serions issus des cendres de la terre.

Moi qui suis un pin, cela doit être pour cela que j’aime tant le sol léger, cendreux, sableux. Que j’aime me promener le long de la mer avec les embruns sur ms épines qui ont bien résisté à la glaciation. En bas, des bestioles de toutes les couleurs s’agitent. Parfois elles roulent les unes derrière les autres, chantent toujours sur la même note : pouêt, pouêt, et pètent aussi… Ca pue, ça « pollue » dans « leur » langage. Depuis le temps que je vis, j’ai appris à les comprendre, tandis qu’elles ne me comprennent toujours pas. Quand elles font la fête avec excitation, nous subissons des pertes incroyables, feux de camps, feux de joie, c’est ainsi qu’elles expriment leur bonheur. Aucune pudeur envers nous ! Notre mort au feu nous fait toucher de la branche leur antipathie.

Et je peux vous dire que c’est encore une histoire édulcorée, car parfois nous sommes toute une montagne à flamber, toute une famille de collines à flamber, et….. la mer bienveillante cicatrise les pieds carbonisés des rescapés.

Les Autres seront retournés aux cendres.