Conte du boulanger et de la boulangère (Cosette mai 2008)

Publié le par Hash

Conte du Boulanger et de la boulangère  (Cosette   mai  2008)

 

 

Il était une fois un village joyeux niché  au creux de collines verdoyantes , la terre y était riche et fertile, les récoltes abondantes, les habitants y vivaient heureux  insouciants et dans une entente parfaite.  Chacun y  exerçait son métier, le forgeron, le charpentier, le sabotier, le boucher ,le boulanger, le cafetier.... Les femmes s'occupaient avec tendresse de leurs enfants et de leur maison et les enfants poussaient et menaient leur vie d'enfant.

Le boulanger et la boulangère y tenaient cependant une place particulière, car leur pain était particulièrement bon et   abondant.  Les villageois venaient chaque matin le chercher avec joie et gratitude  et  c'était  alors l'occasion d'échanger amicaleme,nt les dernières nouvelles avec le boulanger et sa femme

 

Leur four était magnifique, fait des plus belles pierres blanches et roses du pays , le feu ne s'éteignait jamais .et crépitait avec une belle ardeur. Les pains étaient moelleux et croustillants à souhait. Tout le monde  était heureux et ce village ressemblait vraiment au paradis..

Cette année là, pourtant, l'été avait été très chaud, torride même. Les ruisseaux finirent par tarir, les récoltes furent très mauvaises, et peu à peu  il fallut restreindre les quantités de pain par famille. D'ailleurs ce pain  était dur, fade et plat.  Le village dut subir les restrictions et les pénuries croissantes provoquèrent bientôt chez les habitants  de l'abattement, puis de la désolation, puis de la peur, de la colère et de la révolte. Comme il leur fallait un coupable ils se retournèrent  contre leurs boulangers qu'ils rendaient responsables de ces privations.

Le boulanger et sa femme, attristés, se sentaient injustement rejetés,  souffraient non seulement de cette infortune, mais aussi de la discorde des villageois. En vain ils tentèrent de rassurer les villageois, de leur expliquer les phénomènes naturels qui ne dépendaient pas de la volonté des hommes.

 

Un soir, après la fabrication du levain,  le boulanger et sa femme parlèrent longuement du fléau qui s'abattait sur eux et, la mort dans l'âme, se résolurent à  prendre une décision   qui allait les rendre malheureux, mais qui s'avérait nécessaire, car il fallait  tenter de lutter contre cette famine qui les menaçait tous.. Ils se promirent de rester confiants  et courageux.

C'est par ces mots que le boulanger au matin  informa  de leur décision les habitants du village :

 

« A cause de la sécheresse, du manque d'eau, de farine, je ne peux plus faire de bon pain et en quantité suffisante pour tous. Bientôt nos réserves seront épuisées et nous connaîtrons la famine.  Ma femme et moi allons nous séparer pour un moment, car je dois aller dans d'autres villages chercher une solution pour  trouver du bon blé et sauver notre village de ce fléau.. Je serai parti jusqu'à ce que j'ai trouvé.  Je vous demande de veiller à ma femme et à mes enfants pendant mon absence, car elle continuera à faire le pain, avec ce que nous avons.

 

Les villageois promirent, ils aimaient bien leurs boulangers et avaient toujours été  solidaires, mais les jours et les nuits suivantes, il fit très froid, la faim les tenaillait, le desoeuvrement, le désespoir  grandissants engendrèrent  peu à peu les disputes, la jalousie, l'envie et l'égoïsme. Chacun était si préoccupé par son propre sort qu'il en  oubliait femme et enfants, prêt à voler son voisin, à piller ... Ils oublièrent bien sûr  aussi la promesse faite au boulanger.  Leur cœur était devenu aussi aride que leur terre. ;Les rires, les plaisanteries  firent place  au ressentiment,  à la rancœur.

 

Les enfants du village pâtirent bien plus que les parents de cette période de désolation. Ils tombèrent malades, étaient sans force, et les plus petits et les plus faibles moururent. Les parents étaient désespérés, ne savaient que se lamenter sur leur sort. Ils étaient devenus passifs, ne cherchaient plus à lutter.

 

La nuit suivante , tous les enfants du village firent un même songe. Cela se passait au royaume des animaux. Là vivaient toutes  les espèces de la terre, les chevaux, les ânes, les vaches, les taureaux, les moutons, les brebis, les chèvres, les chiens et chats bien sûr, les rats et souris, les poules et coqs, les oiseaux, les lézards, les grenouilles et les gros animaux qu'on dit sauvages, lions, tigres . Chaque,  famille vivait dans son environnement et selon sa nature, les chats attrapaient les souris, les chiens chassaient et rongeaient les os, les vaches broutaient, les  cochons grognaient dans leur étable, les oiseaux picoraient ..... Les petits de tous ces animaux jouaient, apprenaient à marcher, à voler, sauter, grimper.... Bref, tout était en ordre, dans le meilleur des mondes, comme autrefois dans le village, où les parents vivaient paisiblement avec leurs enfants.

 

Une nuit cependant, un terrible ouragan s'abattit sur le royaume des animaux. Le vent souffla d'une violence inouie, une pluie torrentielle s'abattit, des grondements incroyables montaient de la terre. Le village des animaux fut ravagé. Tous les arbres arrachés, les niches , terriers, étables, tous les abris furent détruits. Sous la force terrible du vent, les animaux furent jetés dans tous les sens, ils se mélangeaient, se cognaient,  s'enchevêtraient. Le village résonnait de beuglements, aboiements, hennissements, hululements, croassements. Dans le songe des enfants c'était très drôle, mais cela faisait un peu peur quand même.

Ce vacarme dura toute la nuit et au petit matin, les animaux complètement sonnés, dégueunillés, se réveillèrent de ce long cauchemar.  Le chien se mit à la recherche de sa femme et de ses chiots, voulut aboyer, et ô surprise ! ce fut un miaulement rauque qui sortit de sa gueule.

« maououou ! »   Sa femme et les chiots n'en crurent pas leurs oreilles et se sauvèrent. Pris de peur ils eurent subitement envie de grimper aux arbres, de griffer et gémirent de petits « miou » plaintifs.  Mais comme ils n'étaient pas chats, ils tombèrent lourdement à terre ! pattes écartées et le museau dans la poussière !

Ils se regardèrent, abasourdis... qui étaient ils ? que leur arrivait il ?

 

Un peu plus loin la chatte Zoé, voulut lècher ses petits et ronronner, mais de sa gueule sortit un curieux gloussement « troot, troot, troot »  et elle se mit à picorer les grains....Les chatons trouvèrent cela étrange et se sauvèrent dans la forêt.

Dans le pré, la jument baie « promesse perlée » voulut avertir son étalon « cirocco » que le poulain  « léo »  faisait des bêtises. Elle ouvrit grandes ses narines, voulut hennir, dmais de sa bouche sortirent des  « coucou, coucou ! » Elle en fut si tourneboulée qu'elle fit un saut, puis resta clouée sur place.   « Qui suis-je,  que se passe t'il ??? »

 

La vache, bizarrement nerveuse, cherchait à nourrir ses veaux, voulut les appeler, et poussa un strident « waououou !' en ouvrant les narines !!! Les veaux se sauvèrent dans la forêt.

 

Quel pagaille dans le monde des animaux !! La chouette qui observait la scène du haut du chêne, voulut prévenir la forêt et elle s'entendant pousser d'immenses « hi han hihan !! »

Elle ferma vite son bec, ouvrit grand ses yeux et se tut. Plus loin encore, la grenouille hennissait, le coq beuglait, le lion roucoulait, la souris rugissait.... Quel chaos !!

Plus personne ne se comprenait, ne pouvait separler.....

 

Et les choses allèrent encore plus mal.... La jument eut des envies de voler...la chatte voulut couver ses petits, la vache voulut courir après le chat, le chien eut envie d'une souris,....

Au royaume des animaux ce  fut soudain le silence, le désarroi... Tus se sentaient étranges, et tous étaient étrangers aux autres...  Seuls les petits avaient été épargnés et s'étaient réfugiés dans la forêt, tant ils avaient peur du comportement de leurs parents.

 

Désorientés, ils  se réunirent et tinrent ce langage :

«Nos parents sont devenus fous, bizarres, ils ne peuvent plus s'occuper de nous...Il faut trouver une solution, sinon nous sommes perdus ! »

 

De jeunes oiseaux, qui avaient appris à voler depuis peu, pépièrent  et dirent :

« nous savons qu'en haut de la montagne, il y a une source magique, l'eau de cette source a les vertus de guérir toutes les maladies physiques et mentales. Seulement pour y aller, il faut marcher longtemps, les sentiers  escarpés,  et il y a des loups et des renards dangereux.

Mais si nous voulons retrouver nos parents comme avant, nous devons y aller, tous ensemble,.

« oui » dirent les petits oiseaux, moutons veaux, chatons, chiots, lionceaux, tigrons... à l 'unisson ». Les oiseaux partirent en éclaireurs pour prévenir des dangers, les poulains, veaux prirent sur leur dos les chatons et les chiots.... Les ânetons et les porcelets portèrent les jattes pour l'eau et s'occupèrent des poussins, des ratons et des souriceaux.

Ils marchèrent, crapahutèrent toute une nuit, ils avaient faim, soif, très peur aussi du noir. Au petit matin, ils arrivèrent enfin  au sommet de la montagne et ils entendirent le murmure de la source.  L'eau coulait claire et limpide... Tous prirent de grandes lappées de cette eau miraculeuse.. Ils remplirent ensuite les jattes, les attachèrent sur le dos des anetons et des porcelets et se mirent à redescendre de la montagne.Ils chantaient tous, batifolaient, jouaient...

De loin ils entendaient les bruits du village, des cris de désolation, de colère,

Ils allèrent vers leurs parents en riant et leur expliquèrent ce qu'ils avaient fait. Ils leur demandèrent de boire vite cette eau miraculeuse en leur disant « nous savons qu'il vous est arrivé un phénomène étange...  nous avons trouvé le moyen de vous aider à redevnir nos papas et nos mamans.. »

Tous les parents-animaux burent et burent, longuement. On attendit en silence....

 

Au bout d'un moment, un souffle léger et frais caressa le village, l'air redevint léger et lumineux. Les oiseaux se remirent à chanter, les ânes à braire, les vaches à meugler, les chevaux à hennir, les chiens à aboyer, les chats à miauler....

Quel bel orchestre, quelle magnifique symphonie !  Tout avait rerouvé son sens !

Parents et enfants s'embrassèrent, et chacun parla à nouveau sa langue et tous se comprirent !

Le lendemain matin de ce songe si étrange, les enfants du village racontèrent à leurs parents les  évènements de la nuit et l'histoire des animaux. Les parents restèrent songeurs, mais la dure réalité du moment les accapara rapidement t la plupart d'entre eux oublièrent le récit des enfants.

Quelques jours plus tard......

 

Un groupe de villageois, nourris par la rancœur, décida un jour de monter à la boulangerie, car ils pensaient que la boulangère leur mentait en prétendant qu'il n'y avait plus de blé pour faire le pain.  « Nous allons  bien voir où elle cache son blé.... »

 

La boulangère essaya de les raisonner »je n'ai pas stocké  de farine,  et je subis autant que  vous la faim, de plus mon époux n'est pas là, et je dois affronter ce malheur seule, avec mes enfants »

 

« Menteuse », nous allons chercher où t'as caché la farine.... Et ils se mirent à tout retourner dans la boulangerie, ils cassèrent tout ce qui leur tombaient sous la main, fous de rage.

Le fils ainé de la boulangère voulut s'interposer,  mais il fut roué de coups et laissé sur le sol, gravement blessé. La boulangère se précipita en pleurant vers son fils pour le secourir : « malheur à vous, vousvous attaquez aux enfants, à présent, à ceux qui ne savent se défendre..., soyez maudits,... »

 

Ce fut le choc pour les villageois ! « Qu'avons nous fait ? Nous ne sommes plus nous-mêmes, nous sommes devenus fous, lâches,  nous allons au village chercher le docteur

Et nous reviendrons pour tout remettre en ordre. »

 

Pendant ce temps là, le boulanger, après avoir marché des jours et des jours, arriva au village où vivaient les parents et les frères de  sa femme. Ceux-ci ne lui avait jamais pardonné d'avoir emmené la jeune femme loin d'eux. Ils décidèrent de se venger. Ils le ligotèrent et le jetèrent au fonds d'un puits presque asséché.

« si tu es aussi vaillant qu'on le dit, tire toi de ce mauvais pas... hahaha... »

Le pauvre boulanger gisait inconscient au fonds du puits...

 

 

Le lendemain de l'agression à la boulangerie,, arrivèrent au village,  dans un carrosse traînés par deux magnifiques alezans,  deux  personnages, avec un air très jeune, beaux  mais  on ne pouvait savoir s'ils étaient fille ou garçon, tant leurs traits étaient semblablement  doux, leur voix  neutre, sans signe précis de masculinité ou de féminité.  Ils  expliquèrent :

 

Nous venons d'un lointain pays  qui se nomme «  élirets » et nous sommes les Mohmefs. Notre civilisation est bien plus avancée que la nôtre, nous ne connaissons plus ni pénurie, ni maladie, mais cependant nous ne sommes pas heureux, car nous n'avons plus d'enfants. .

 

L'aubergiste

 Qui voulait les accueillir honorablement,  s'excusa de ne pouvoir leur offrir autre chose qu'un repas très frugal et un pain rassis .  Les deux Mohmefs  voulurent connaître les raisons de la pauvreté du village et de la déconvenue des habitants.

 

Le couple écouta les jérémiades et les plaintes des habitants du village et après des sourires complices ,  voici ce qu'ils leur proposèrent :

 

«  Nous avons les moyens de vous aider à sortir de la misère. Notre lointain village est très riche et prospère grâce à une poudre magique . Nous obtenons toute notre subsistance grâce à cette poudre.  Si vous le souhaitez, nous vous donnons un peu de cette poudre et un pot de terre. Voilà  ce qu'il faut faire : déposez une très petite quantité de poudre dans le pot et prononcez la formule : » pétris, pétris et le pain est cuit ». Aussitôt, vous aurez à volonté tous les pains que vous voudrez, les plus moelleux qui soient, et à volonté.

Vous n'aurez plus besoin de la boulangère qui n'est plus capable de vous faire un bon pain., qui a des procédés d'un autre temps qui vous mettent toujours en danger de manque.Vous vivrez  dans l'abondance, n'aurez plus à trimer. Mais ceci à une condition : vous nous donnerez vos enfants afin que nous les emmenions chez nous, car nos femmes sont âgées et ne peuvent plus en avoir.et elles en sont très malheureuses.,

 

Tous se lamentèrent, pleurèrent sur leur sort. Bien vite pourtant certains hommes réfléchirent et trouvaient que c'était la meilleure des solutions s'ils ne voulaient pas tous mourir de faim.et  voir le village disparaître à jamais. Ceci  malgré l'amour qu'ils portaient à leurs enfants.  D'autres par contre,  surtout ceux qui regrettaient amèrement d'avoir blessé le fils du boulanger, et les femmes, se défendirent, se révoltèrent contre le couple ,jurèrent qu'ils  ne quitteraient pas leurs enfants, plutôt mourir ou partir avec eux.

 

Cette nuit là, le village dormit très mal, on entendit des pleurs, des disputes., des lamentations.

 

La boulangère, décida de continuer à entretenir son four et faire son pain, aussi mauvais soit-il. Son mari avait promis qu'il reviendrait et qu'il apporterait une solution.  Son four était peut être vieux et démodé, mais si  le blé et l'eau n'avaient pas manqué, il aurait continué à faire du bon pain.

 

 

Alors qu'elle préparait le levain pour le pain du matin, elle entendit des bruits de pas, regarda par la fenêtre et vit un homme s'avancer vers la maison. Bien vite elle reconnut la silhouette de son mari, courut se jeter dans ses bras. Rejoints par les enfants, Ils pleuraient de joie et se serraient bien fort les uns contre les autres>.

 

Le boulanger raconta ses mésaventures à sa femme :  « je suis resté longtemps dans ce puits, j'avais beau crier, personne ne venait,  soudain j'ai entendu de l'eau couler dans la terre, j'ai réussi  à  me détacher, et j'ai creusé, creusé..... l'eau peu à peu est montée dans le puits et j'ai pu me hisser, après des jours de lutte, jusqu'au bord du puits. »

La je vis un vieil homme assis au bord du puits qui me tendit la main. Voici ce qu'il me dit :

 

« il s'est passé bien des malheurs  dans ton village, mais il y a des hommes et des femmes

généreux et bons,  toi tu as fait preuve d'un grand courage, tu as survécu à la violence ; Je  te donne  quelque chose qui va vous  porter bonheur...mais il faudra en prendre grand soin et le protéger. »

 

Le boulanger tira alors  de sa sacoche un petit arbre bien étrange par sa forme et sa couleur. Il était à la fois grêle et robuste, d'un blanc lumineux  et était couverts de bourgeons qui brillaient comme les bougies du sapin de Noel  . Il illumina toute la maison .

 

« Vois tu, dit il,  cet arbre  s'appelle l'arbre de

......lumière.............................le viel homme  m'a demandé de le planter au milieu du village, en présence de tous les habitants . Cet arbre possède le pouvoir d'éloigner le malheur, d'attirer la lumière, et l'abondance. . Grace à lui, notre village retrouvera  sa prospérité et sa joie de vivre. redonner confiance et prospérité »

 

La boulangère raconta à son mari ce qui s'était passé pendant son absence. Le boulanger très en colère, jura qu'il empêcherait le couple d'emmener les enfants.et qu'il raisonnerait les villageois.

Le lendemain il se rendit au village avec son arbre,  raconta aux villageois l'histoire du vieil homme et de l'arbre et demanda qu'on l'aide à  le planter. Voici ce qu'il leur dit :

 

« Hommes et femmes de notre village, les temps sont très durs, mais nous ne sommes pas les premiers à subir  ces tourments, nos parents et nos grands parents aussi ont connu  la misère, le dénuement et la détresse. Vous ne devez pas céder à  la violence, à la trahison et abandonner vos enfants à ce couple misérable qui vous a menti. Ceci n'est pas une poudre magique, mais de la simple farine   et le pot en terre n'est fait que pour garder l'eau fraîche ! Ils veulent seulement prendre nos enfants, car leur désir de richesses faciles  les a rendus égoïstes et veuls.   Et que ferez vous alors  si vos enfants partent ? vous mangerez peut être à votre faim, vous n'aurez plus de soucis matériels, mais  vous vivrez le déchirement, le désespoir.  Et notre village va sombrer dans le plus grand malheur qui soit.

Certains ont  attaqué ma famille, blessé mon fils,  mais se sont  ensuite rendus compte de leur déchéance et de leur crime. Je veux leur pardonner, mon fils va mieux et je remercie tous de lui avoir porté secours ».

« Il a raison » dirent certains, nous allons l'écouter, planter l'arbre et lui faire confiance. La lune va croître, les jours vont s'allonger et avec eux l'espoir. Soyons patients et courageux, commençons les labours.... Au travail... et gardons nos enfants » !

 

Les villageois regrettèrent leur lâcheté, leur cupidité et leur naïveté. Ils faisaient confiance à leur boulanger et chassèrent le couple du village.

Ils plantèrent  comme promis l'arbre au milieu du village et aussitôt,

 

, un violent orage éclata suivi d'une pluie fine et abondante. La terre se gorgea d'elle, les prairies se parèrent de leur plus beaux verts, les bourgeons éclataient aux arbres, les chants d'oiseaux emplissaient l'air.

 

Le boulanger et  les habitants surent alors que le temps de la souffrance était fini. On r espira, on se sourit , on s'embrassa., Bientôt, la boulangère sentit la vie bouger dans son ventre. Elle était très heureuse et alla l'annoncer à toutes les femmes du village., sous l'arbre au vaste feuillage. On fêta l'épouse féconde, on considéra cela comme un miracle. On fit des galettes odorantes, on dansa jusqu'a faire trembler le ciel..

La boulangère mit au monde un fils. Alors toutes les épouses du village se trouvèrent enceintes et le village s'emplit bientôt des cris d'enfants.

 

Aux gens de passage qui s'étonnaient  de la joie et de la prospérité de ce village, on répondit :

Il fut d'abord le silence dans le village. Le silence provoqua le doute. Le doute provoqua la mort. La mort fit  germer la vie. 

 

L'arbre  écoutait, les palabres et les confidences,répandant de ses branches une ombre bienfaisante sur le village.

 

 

 

 

 

 

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